La chronique nature
Emission présentée par
Boisgallais, Vandenberghe
Toutes les semaines, l'A.F.F.O. (Association Faune et Flore de l'Orne) nous parle de notre département à travers une chronique nature.
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Le lien entre alimentation et environnement
15 mai 2024Nos modes alimentaires ont beaucoup de conséquences dans plusieurs domaines. Par exemple, si l’on parle du changement climatique, il faut garder à l’esprit que le quart des émissions de gaz à effet de serre en France provient de nos assiettes. C’est autant que le transport ou le logement !
Bonjour Anne-Sophie, aujourd’hui, nous allons parler des conséquences de nos modes alimentaires
sur notre environnement. On en parle de plus en plus, mais pourtant, le lien ne semble pas direct…
Pourtant, nos modes alimentaires ont beaucoup de conséquences dans plusieurs domaines. Par
exemple, si l’on parle du changement climatique, il faut garder à l’esprit que le quart des émissions de
gaz à effet de serre en France provient de nos assiettes. C’est autant que le transport ou le logement !
De la production des aliments jusqu’à leur consommation, notre modèle alimentaire très industrialisé
et très dépendant de transports internationaux contribue au réchauffement de la planète à cause des
consommations d’énergie, des pollutions et des gaspillages… Même si les pratiques évoluent en même
temps que les prises de conscience, on voit qu’il y a des impacts à toutes les étapes.
Parlons d’abord de la production des aliments. En France, l’agriculture utilise beaucoup d’engrais et de
pesticides. La dégradation des sols par l’utilisation d’engins mécaniques lourds et de produits
chimiques a de multiples conséquences : perte de la fertilité des sols, érosion, pollution des nappes
phréatiques… Le malaise des agriculteurs qui s’est exprimé fortement ces derniers mois vient en partie
de leur déconnexion avec les rythmes et les fonctionnalités de la nature. Le système agro-chimique ne
pourra pas durer très longtemps, car il est directement lié à l’industrie pétrolière.
De plus, l’eau devient un enjeu majeur, non seulement pour la production agricole, mais aussi pour la
transformation des aliments qui consomme aussi beaucoup d’eau. Le transport essentiellement
routier des denrées pollue l’air et émet des gaz à effet de serre, sans compter l’impact des
importations par avion, parfois pour des produits à contre-saison. Le stockage et la distribution des
aliments imperméabilise de vastes surfaces autrefois agricoles et les chambres froides consomment
beaucoup d’énergie. Dans les grandes surfaces alimentaires, la réfrigération représente à elle seule 40
% de la facture énergétique.
Au bout de la chaîne, il y a nous, les consommateurs. Les produits sont de plus en plus transformés et
les emballages individuels de plus en plus demandés. Il faut les produire, souvent à partir du pétrole
pour faire les plastiques, les façonner puis quand ils ont été utilisés, il faut les collecter, traiter, recycler
ou incinérer. Aller faire ses courses, garder ses aliments au frais…Tout cela consomme encore de
l'énergie. Et le pire, c’est sans doute le gaspillage : des denrées qui ont été très couteuses à produire
en termes de ressources sont parfois jetées à la poubelle simplement à cause d’une date dépassée. En
France, nous jetons environ 20 kg de nourriture par an et par habitant.
Il faut pourtant bien manger chaque jour. Ce type de préoccupation semble très occidental, dans nos
sociétés trop bien nourries, mais ce n’est pas le cas du monde entier…
Oui et non, car la paysannerie est en train de disparaître à l’échelle mondiale. Quelques sociétés
agraires continuent à exister en Afrique et en Asie notamment, mais toujours à côté de systèmes agro-
industriels qui gagnent du terrain chaque jour dans l’esprit d’une exploitation minière de la nature : on
l’exploite au-delà de son seuil de renouvellement, puis on va plus loin. C’est le cas de l’Amazonie.
La production agricole est responsable de 70 à 80% de la déforestation dans le monde, via l’élevage
intensif, la production de soja, ou d’huile de palme si on regarde du côté de l’Asie. Les grands
écosystèmes naturels mondiaux disparaissent peu à peu. Les forêts, les zones humidesParution de la revue Orne Nature numéro 15
8 mai 2024Ce numéro fait la part belle aux oiseaux, car il n’y a pas moins de trois articles, l’un sur un oiseau très rare, l’élanion blanc. C’est un rapace à la livrée blanche très élégante qui a niché pour la première fois dans l’Orne à l’automne 2023. La couverture nous montre un faucon crécerelle en vol stationnaire, et le troisième article nous apprend que le pinson des arbres, le verdier d’Europe ou le chardonneret élégant appartiennent à la famille des fringillidés.
Bonjour Anne-Sophie, l’Association faune et flore de l’Orne nous a habitués à fêter le printemps
avec la parution de la revue Orne Nature, qui nous offre 80 pages d’articles et de magnifiques
photos pour nous apprendre à mieux connaître la nature qui nous entoure. Que nous propose la
livraison du printemps 2024 ?
Nous en sommes en effet au numéro 15 de cette revue un peu étonnante car elle est le fruit d’un
travail entièrement bénévole de qualité professionnelle pour mettre la connaissance spécifique de la
nature ornaise à disposition de tous. Cela nous permet d’avoir une revue sans aucune publicité, qui se
lit un peu comme un livre.
Ce numéro fait la part belle aux oiseaux, car il n’y a pas moins de trois articles, l’un sur un oiseau très
rare, l’élanion blanc. C’est un rapace à la livrée blanche très élégante qui a niché pour la première fois
dans l’Orne à l’automne 2023. La couverture nous montre un faucon crécerelle en vol stationnaire,
avant-goût d’un portfolio photographique sur les techniques de chasse de cet oiseau très commun de
nos campagnes. Le troisième article nous apprend que le pinson des arbres, le verdier d’Europe ou le
chardonneret élégant appartiennent à la famille des fringillidés. Un mot bien savant pour les
passereaux inféodés aux arbres qui aiment autant les haies du bocage que les arbustes de nos jardins.
Le bouvreuil préfère toutefois les forêts, comme le bec croisé, qui n’aime que les conifères car son bec
est adapté à décortiquer les cônes de sapins ou d’épicéas. Quant à la linotte mélodieuse, nous n’allons
pas tarder à la voir revenir car elle passe l’hiver au sud, en bord de mer mais revient au mois d’avril.
Les douze espèces de l’Orne sont à découvrir en image.
Vous proposez aussi parfois des promenades dans des milieux naturels en nous apprenant à lire les
paysages avant de mettre nos chaussures de randonnée…
Nous essayons de présenter un espace naturel sensible par numéro, mais aussi d’autres sites. Là, nous
avons anticipé les 80 ans du Débarquement et vous pourrez découvrir les coteaux historiques de la
bataille de Normandie. Ce relief très particulier de la cuvette de Chambois explique l’un des épisodes
les plus tragiques de l’offensive alliée à l’été 1944. Ce relief est aussi à l’origine d’une mosaïque
remarquable de milieux naturels que vous pourrez observer en photos et en aquarelles avant d’aller
sur place.
Un autre article permet de découvrir la haute vallée de la Touques, autour de Vimoutiers, qui est un
site Natura 2000 caractéristique d’une terre d’élevage avec ses vastes prairies bocagères et ses
vergers.
Nous partons aussi à la découverte des sommets de l’Orne. Evidemment, c’est un bien grand mot
même si l’Orne est le département le plus élevé du Grand Ouest avec son sommet à 413 mètres au
Signal d’Ecouves. Mais la nature géologique des surfaces au-dessus de 300 mètres sont passionnantes.
Le grès armoricain qui a bien résisté à l’érosion est le témoin de l’époque Primaire, tandis que les
cornéennes sont de vieilles roches recuites par la chaleur du granite, qui correspond à des remontées
de magma à l’ère précambrienne. On comprend tout du relief de notre département en remontant le
temps !
Nous oscillons toujours entre science, culture et découverte, avec cette revue…
Côté science, il y a donc un peu de géologie, de phytosociologie mais le climat s’invite aussi dans ce
numéro avec une expérience qui nous permet de comprendre ce que va devenir notre climat à petiteNouveauté : un atlas des plantes sauvages de l'Orne
1 mai 2024On peut dire que les atlas sont aujourd’hui des publications scientifiques mises à disposition du grand public. Autrefois, il s’agissait de documents austères, au mieux illustrés par quelques dessins et regorgeant de termes scientifiques. L'AFFO a souhaité faire une sorte de dictionnaire des plantes sauvages accessible et agréable, avec des articles faciles à lire et abondamment illustrés.
Bonjour Anne-Sophie, vous avez souhaité nous parler d’une la prochaine publication d’un atlas des
plantes sauvages de l’Orne, fruit de plus de vingt ans de travail de votre association, c’est
certainement un événement marquant !
On peut dire que les atlas sont aujourd’hui des publications scientifiques mise à disposition du grand
public. Autrefois, il s’agissait de documents austères, au mieux illustrés par quelques dessins et
regorgeant de termes scientifiques. Nous avons souhaité faire une sorte de dictionnaire des plantes
sauvages accessible et agréable, avec des articles faciles à lire et abondamment illustrés qui
permettent d’apprendre et de comprendre plein de choses sur la botanique. Nous allons donc
partager les connaissances acquises dans le cadre du programme d'inventaire de la flore de l'Orne
réalisé entre 2003 et 2023.
Vous nous avez parlé, lors d’une ancienne chronique, de l’abbé Letacq qui avait fait ce genre
d’inventaire à lui tout seul il y a plus d’un siècle…
C’est la chance formidable du département de l’Orne en effet, que de disposer d’un inventaire des
plantes sauvages réalisé par Arthur-Louis Letacq, qui a la particularité d’avoir aussi réalisé ces
inventaires pour les mammifères, les oiseaux, les poissons, les amphibiens, les mousses, les crustacés,
etc. Nous sommes donc en mesure d’analyser l’évolution de la biodiversité de notre département
depuis plus d’un siècle. J’en profite pour vous dire que l’Orne a beaucoup de chance encore
maintenant, car le coordinateur de cet atlas, qui s’appelle Joachim Cholet, est un digne successeur de
notre abbé Letacq et de sa capacité de travail ! Ce regard sur l’évolution historique permet aussi
d’apporter les informations qui devraient aider à élaborer les politiques publiques. Dans le cadre des
projets d’aménagement, certains choix de préservation pourront être faits par les décideurs, grâce à
la localisation précise des stations de plantes rares ou en voie de disparition. Nous avons par exemple
identifié 94 plantes qui n’ont pas été revues depuis plusieurs décennies, suggérant leur possible
disparition de notre territoire. Il faut le plus possible arrêter les destructions de certains milieux
naturels qui conduisent à cette érosion de biodiversité.
Concrètement, vous pouvez nous détailler comment on se lance dans un tel ouvrage qui suppose
des années de travail ?
Déjà, au niveau méthodologique, nous ne sommes pas seuls ! La majorité des régions de France, à des
échelles diverses, sont pourvues d’atlas, c’est une démarche nationale : l’Atlas de la Flore de la Seine-
Maritime et de l’Eure (2015) Atlas du Calvados (2017), Atlas de la Manche (en cours). Le flore d’Ile de
France est parue en 2011 et se décline depuis en atlas départementaux.
Dès l’origine, l’Association faune et flore de l’Orne (AFFO) et le Conservatoire botanique national de
Brest (CBNB) se sont engagés ensemble dans le projet. Les deux structures ont mutualisé leurs
compétences scientifiques et techniques et l’AFFO a notamment investi sa capacité à mobiliser les
acteurs. Imaginez ce que cela représente, en termes d’organisation, que d’animer un réseau de 200
botanistes bénévoles pour réaliser les inventaires dans les 505 communes de l’Orne, avec un
minimum de deux journées d’inventaire par commune. Nous sommes en effet restés aux 505
communes traditionnelles du département telles qu’elles étaient définies en 2002. Concrètement,
c’est assez amusant. On se donne rendez-vous tôt le matin au pied de l’église du village et l’inventaire
commence toujours par le cimetière,La ronce 2/2
24 avril 2024Les amateurs de jardin, les cultivateurs maudissent la ronce qui se montre exubérante et recouvre vite des sols délaissés. Sans compter le nombre de pantalons déchirés ou les mollets griffés par ses épines !
Redorons donc le blason de cette crochue qui parfois nous barre le chemin. 2/2La ronce 1/2
17 avril 2024Les amateurs de jardin, les cultivateurs maudissent la ronce qui se montre exubérante et recouvre vite des sols délaissés. Sans compter le nombre de pantalons déchirés ou les mollets griffés par ses épines !
Redorons donc le blason de cette crochue qui parfois nous barre le chemin. 1/2Le lierre 2/2
10 avril 2024Une seule espèce pousse spontanément chez nous : Hedera helix. Appelé aussi lierre grimpant, lierre des poètes, herbe de Bacchus, herbe de Saint Jean herbe aux cors...Il fait partie de la famille des araliacées, une famille de plantes tropicales. Deuxième et dernière partie.Le lierre 1/2
3 avril 2024Une seule espèce pousse spontanément chez nous : Hedera helix. Appelé aussi lierre grimpant, lierre des poètes, herbe de Bacchus, herbe de Saint Jean herbe aux cors...Il fait partie de la famille des araliacées, une famille de plantes tropicales. Description botanique en première partie.L’éveil à la nature du tout petit (0 – 3 ans) - 2/2
27 mars 2024Quels sont ces freins, qu’est-ce qui peut empêcher les parents, adultes d’emmener les tout-petits dans la nature ?
Ce qui est entendu souvent :
? Ca peut être dangereux :
Peur des ronces, des écorchures, des microbes, des piqûres d’insecte, de la pluie, du froid...
? Ca tâche, ça déchire , sa met le bazar
Pas envie de nettoyer, peur du regard des autres
? Je manque de temps
? Cela ne m’amuse pas (observer les herbes et les cailloux, ça va 5 minutes...)
? Je ne connais rien à la nature, je ne peux pas la faire découvrir à mon enfant
? J’habite en ville, il n’y a pas de nature
Comment lever ces freins ?
Et bien c’est une question de rapport bénéfices/risques pour les questions d’hygiène et de
protectionnisme. En mettant les enfants sous cloche, on les prive de tous les bienfaits qu’offrent les
expériences de nature.
Une écorchure, une bosse, ce n’est pas bien grave. Cela permet à l’enfant de faire des relations de
cause à effet, de prendre des risques.
Avec un équipement adapté (pantalons Kway, vêtements outdoor -on en trouve d’occasion- dédiés, les
enfants peuvent se salir à souhait et ils adorent ça : patauger dans la boue, sauter dans les flaques...
Le contact avec la terre, les végétaux renforce les défenses immunitaires.
L’éveil sensoriel est plus grand avec le contact du vent sur la peau, la pluie, les variations de température
et d’humidité...
Même pour un enfant de quelques mois qui ne marche pas ?
C’est l’occasion de l’emmener en portage. Les bienfaits du portage des tout-petits n’est plus à démontrer
pour l’enfant (chaleur, sécurité, bon développement physique : écartement des hanches, moins de « tête
plate », réflexe d’aggrippement...).
On peut le laisser dormir dehors (comme en Suède) mais aussi l’allonger sur l’herbe, la mousse,
regarder les jeux de lumière et le mouvement des feuilles sous un arbre, écouter les bruits....
Mettre les tout-petits dans la nature, et leur permettre de l’explorer est primordial
pour eux tant au niveau physique que cognitif.
Au niveau de son développement physique , l’enfant va développer
- Sa proprioception et son sens vestibulaire : l’enfant va travailler son équilibre, prendre
conscience de son corps dans l’espace (marcher sur un sol irrégulier, être en équilibre sur un
tronc d’arbre).
Chez les nouveaux-nés le portage, outre un effet calmant sur le système nerveux , est
intéressant aussi (si l ’adulte se déplace, se penche, accélère ...le système vestibulaire fournit
l’information par rapport à la position de la tête)
- Le développement de ses muscles : tirer, grimper, faire rouler (tracter, tirer une corde, faire rouler
une bûche...), sauter de rocher en rocher, ramper, danser sous la pluie...
Quand le jeune enfant est complètement en extérieur il va mobiliser ses bras et ses jambes, sa
nuque, sa sangle abdominale : ce va lui offrir une bonne motricité globale mais aussi une
meilleure motricité fine : quand un bras est musclé, il peut mieux faire travailler sa main, ça aidera
dans les apprentissages scolaires.
On parle beaucoup d’hyperactivité en classe, souvent ce sont des enfants qui n’ont pas mis en
pas mis en place leurs muscles (dos, sangle abdominale) et n’ont pas la posture qu’il faut pour se
tenir assis plusieurs heures par jour, ils vont devoir bouger pour compenser ce manque.
Et au niveau de son développement intellectuel ?
Il va développer aussi ses compétences cognitives :
- Son autonomie et son indépendance : si on laisse l’enfant explorer son environnement il apprend
à s’éloigner de plus en plus de l’adulte qui lui fera confiance et il prendra confiance en lui. Chaque
enfant va repousser ses limites à son rythme mais ne va pas aller au-delà de ses capacités..
- Développer son acuité sensorielle :
Le toucher (textures et températures ->mousse, écorce, herbe mouillée...), auditive (écL’éveil à la nature du tout petit (0 – 3 ans) - 1/2
20 mars 2024Me plonger dans la nature est toujours pour moi une source d’émerveillement que ce soit face à la beauté des plantes et des animaux , des paysages ou face aux stratégies incroyable d’adaptation du vivant (liens entre les espèces, recherche de nourriture ou de partenaire pour la reproduction...) et comme de nombreux naturalistes de l’AFFO j’ai à cœur de le faire partager .
Je sais que c’est ancré en moi depuis ma plus tendre enfance, car je suis née à une époque (dans les
années 1960) où les enfants étaient libres de jouer des heures dehors, d’explorer leur environnement
naturel en toute liberté. Mes grands frères étaient responsables des plus jeunes et nous courrions les
bois , grimpant aux arbres, sautant dans les fossés, goûtant aux herbes folles. De là est né ce besoin de
nature, de comprendre le vivant, mieux le connaître et le protéger. A chaque étape de ma vie d’ado puis
d’adulte, passer du temps en pleine nature est devenu une nécessité, m’apportant joies et apaisement et
mieux-être dans les périodes troublées.
Ca c’était possible avant, mais les temps ont changé, peu de parents laissent leurs enfants en liberté
jouer dehors...
On peut se poser la question « Et les enfants de maintenant ? Quel est leur lien avec la nature, avec le
vivant ? »
La génération de jeunes parents actuels a grandi dans une ère de protectionnisme et d’hygiènisme où la
science et la technique ont créé un modèle qui éloigne l’homme de la nature. Les enfants et les adultes
sont de plus en plus déconnectés avec la nature. Et pourtant cette « connexion à la nature » est
primordiale.
Avec la crise écologique et climatique, de plus en plus se posent la question de savoir quelle planète
nous donnerons en héritage à nos enfants.
Mais on peut aussi s’interroger sur quels adultes de demain donneront nous à cette planète ? Et du
coup, de nouvelles formes d’éducation sont pensées, plus tournées vers le respect et la protection de
l’environnement car ces valeurs sont devenues vitales.
Et cette éducation à la nature, c’est dès le plus jeune âge que ça commence et porte ses fruits. En
favorisant la découverte par le jeune enfant de sa place dans la nature et ce qui la compose (végétaux,
animaux, terre, éléments...). Et des coins de nature, pour les non ruraux , il y a en ville également .
Des chercheurs ont montré que de nombreux maux des jeunes enfants : troubles du système
immunitaire, troubles de la motricité, troubles du développement cognitif , hyperactivité stress et même
dépression étaient moins importants chez les enfants qui étaient en contact avec la nature.
Dans de nombreux pays, il y a maintenant des crèches en extérieur, des écoles dehors , des « forest
school » ( Une forest school est une école ou un centre aéré en forêt où les enfants passent toute la
journée dehors dans la nature).
En France les expériences sont nombreuses (pas toujours soutenues par les instances publiques) :
Près d’ici en forêt d’Ecouves, l’association d’éducation populaire Grandir Ensemble Autrement propose
une sortie en forêt deux fois par semaine pour les enfants de 3 mois à trois ans, avec leurs
accompagnants (parents, assistantes maternelles), de septembre à juin. Pour permettre aux enfants un
bain de nature et aider les adultes à lever les freins qu’ils pourraient avoir ...Il y a d’autres initiatives et de
plus en plus d’associations accueillent les tout-petit et les adultes.Les propositions de l'AFFO
13 mars 2024L'Association Faune et Flore de l'Orne propose tout au long de l'année des sorties Nature, des mini chantiers, des sessions ou encore une école Nature... Tour d'horizon avec Anne Vandenbergue.La ficaire ou fausse renoncule
6 mars 2024C’est une petite plante vivace, au port bas, avec des feuilles nettement en forme de cœur.Elle appartient à la famille des renonculacées (comme le bouton d’or), plantes qu’il faut éviter de consommer, du fait de leur toxicité. La ficaire est une exception car on peut en consommer les
jeunes feuilles.
Son nom français ficaire vient du nom latin de la figue « fica ».
La ficaire avec ses tapis de petites étoiles jaune d’or appartient à ce groupe des plantes
vernales qui fleurissent dès le début du printemps et signent symboliquement l’entrée dans la
nouvelle année de la nature. Elle a tissé avec les populations humaines des liens étroits qui
transparaissent notamment dans la multitude des surnoms qu’elle a reçu. Cette chronique se
propose donc de découvrir les secrets de cette jolie fleur du printemps.
Le Nom ficaire vient de la figue (fica en latin), car ses organes souterrains sont de nombreux petits
tubercules dont la forme évoque des petites figues,( je vous passe les petits noms vernaculaires un peu
grivois dont elle est parfois affublée ->analogie avec la forme en figue des testicules).
Ces petits bulbes jaunâtres ovoïdes rappelant les hémorroïdes, ils ont été utilisés en phytothérapie pour
les soigner ainsi que les verrues, en suivant la théorie des signatures. On en fabriquait autrefois une
pommade et la petite plante était appelée dans certaines régions herbe aux hémorroïdes.
Et quels sont ses autres surnoms, les noms « vernaculaires » ?
Parmi les noms médiévaux de la ficaire figure celui de esclaire ou éclaire mais complété par
l’adjectif petite car elle se définissait ainsi par rapport à une autre plante, la chélidoine ou herbe
aux verrues qui, elle, était la grande éclaire. La couleur jaune d’or des fleurs et la floraison
vernale (même si la chélidoine fleurit un peu plus tard en moyenne que la ficaire) unissent ces
deux plantes dans cette relation avec la lumière.(On pourrait penser que la ficaire n’accédait
qu’au rang de « petite » à cause de son port bas en tapis par rapport au port dressé et touffu de
la chélidoine. En fait, ce grade renvoie aux propriétés médicinales et fait allusion à la bien plus
grande « qualité » de la chélidoine pour ses vertus anti-ophtalmiques et pour soigner les
verrues).
La ficaire a donc hérité de ces surnoms avec petite éclaire, éclairette (notez toujours le
diminutif) ou dans un registre différent de miresoleil !
Dans certaines régions on l’appelait aussi « épinard de bucheron » car ses jeunes feuilles (avant
floraison ) ont été consommées. Plus tard les parties vertes se gorgent d’un alcaloïde vénéneux pour
l’homme. (toxicité des renonculacées).
Comme les feuilles sont très riches en vitamine C, les jeunes feuilles étaient utilisées pour soigner le
scorbut. Les marins au long cours en consommaient, séchées et émiettées dans du sel ou alors
conservées en saumure. Vous pouvez mélanger quelques feuilles à votre salade verte pour l’enrichir en
vitamine C. La cuissn des feuilles plus âgées détruit la toxine, les rendant cet « épinard de bucheron »
comestible
Jaune...
Plusieurs des surnoms de la ficaire renvoient à sa couleur jaune d’or brillante dont jauneau ou
pot au beurre. Ce dernier nom, outre l’allusion directe à la couleur jaune, rappelle une pratique
connue des enfants d’autrefois à la campagne (j’en fais partie !!) : on place une fleur de ficaire
(ou de renoncule : bouton d’or) sous le menton d’un(e) ami(e) et on lui demande « Aimes-tu le
beurre ? » et la réponse s’écrit immédiatement sur le menton sous la forme d’un halo jaune doré
projeté par la fleur magique !
C’est du à quoi,ce halo jaune ?
La fleur a la capacité de réfléchir un faisceau de lumière jaune, ce qui intrigue depuis longtemps
les biologistes et le mécanisme physique commence seulement à être pleinement compris : il
implique la structure cellulaire de l’épiderme des pétales. La lumière traverse la couche
superficielle épidermique transparente chargée de piLes plantes vernales
28 février 2024Les plantes vernales désignent les toutes premières floraisons en sous-bois avant que le développement des grands arbres n’obscurcisse la forêt. C'est le temps des primevères, de l'ail des ours, des violettes, anémones et bien d'autres encore. Leur stratégie est basée sur la survie
d’un organe de réserve sous la surface du sol (bulbe, rhizome, racine tubéreuse) ou des plantes dites annuelles qui bouclent leur cycle de vie en quelques semaines...
Ces plantes se développent dès le mois de février, avant que les feuilles des arbres
caduques (qui perdent leurs feuilles à l'approche de l'hiver : chênes pédonculés, noisetiers,
frênes, merisiers...) n'apparaissent et viennent obscurcir le sous-bois.
Au printemps, ces plantes rivalisent d’ingéniosité pour « communiquer » avec leur
environnement et assurer la survie de l’espèce !
Que peut on voir dans la nature en ce moment ?
En ce moment (février) il y a déjà tes tapis de ficaires (petites étoiles jaunes), les premières
pervenches et jonquilles sauvages (les porions) fleurissent en sous bois.
Puis d’autres fleurs vont apparaître profitant que les arbres à feuilles caduques n’aient pas
encore formé de nouvelles feuilles.
Ces plantes à floraison dite vernale (de printemps) viennent égayer nos forêts de feuillues (
avec des chênes, des hêtres, des charmes...).
Quelles fleurs peut on voir encore ?
La stellaire holostée (Stellaria holostea L.) est une plante indigène qui appartient à la même
famille que l’oeillet (Caryophyllacées). Le nom stellaire vient du latin stella car les pétales sont
profondément échancrés et donne la forme d’une étoile à la fleur. De mi-avril à juin, sa floraison
blanche illumine les sous-bois de feuillus. Elle est aussi présente en lisères de chemins ou de
haies où elle peut constituer des massifs assez denses.
L’anémone sylvie (Anemone nemorosa L.) qui appartient à la famille des Renonculacées. Le
nom scientifique du genre, caractérise sa période printanière de floraison. Il vient du
grec anemo car elle pousse à la saison des vents. Dans les sous-bois, elle peut former des
peuplements denses, remarquables par les floraisons blanches. Elle couvre aussi les lisières et
clairières.
Par endroit il y a aussi des tapis de jacinthes sauvages (Hyacinthoides non-scripta),, d’ail des
ours (Allium ursinum) dans certains sous-bois..
Sur le bord des chemins, fleurissent déjà les primevères et les violettes dont la floraison va
s’étaler sur le début du printemps avec différentes espèces ...Les semences en agriculture 3/3
21 février 2024Finalement, la culture des semences se révèle assez tardive si l'on regarde l'échelle de l'histoire humaine, mais les méthodes modernes ont accéléré les sélections et la création de variétés hybrides. Que faut-il penser de cette évolution ? Le réponse avec Joseph Pousset ingénieur agronome. 3/3Les semences en agriculture 2/3
14 février 2024Finalement, la culture des semences se révèle assez tardive si l'on regarde l'échelle de l'histoire humaine, mais les méthodes modernes ont accéléré les sélections et la création de variétés hybrides. Que faut-il penser de cette évolution ? Le réponse avec Joseph Pousset ingénieur agronome. 2/3Les semences en agriculture 1/3
7 février 2024Finalement, la culture des semences se révèle assez tardive si l'on regarde l'échelle de l'histoire humaine, mais les méthodes modernes ont accéléré les sélections et la création de variétés hybrides. Que faut-il penser de cette évolution ? Le réponse avec Joseph Pousset ingénieur agronome. 1/3Les papillons
31 janvier 2024Aujourd’hui, dans la chronique nature de l’Association faune et flore de l’Orne, nous retrouvons Matthieu Le Goïc qui va nous parler d’un insecte bien connu de tous, le papillon !
Alors évidemment, nous avons tous des souvenirs personnels avec le papillon, c’est l’insecte qui passionne le plus les entomologistes, à n’en pas douter, parce que c’est l’un des plus beaux. On peut évidemment avoir en tête des espèces exotiques aux couleurs chatoyantes mais sous nos latitudes, nous retrouvons également des espèces intéressantes, et notamment dans l’Orne.
Je dis bien des espèces parce qu’il en existe un nombre considérable sur notre planète : mais seulement 8% d’entre sont diurnes. Ceux que l’on appelait jusqu’à il n’y pas si longtemps les rhopalocères vivent de jour, et ce sont eux qui nous sont les plus familiers.
Alors dans l’Orne, vous diriez qu’il existe combien d’espèces de papillons de jour ?
Je vous laisse proposer le chiffre que vous m’auriez donné sans avoir lu la suite…
Et bien en 2016, l’Orne comptait 90 espèces. Aujourd’hui, c’est une de plus avec le Brun des pelargoniums, découvert en 2020. Ce n’est qu’une petite de ceux que l’on peut trouver en France (environ 250), en Europe (un peu plus de 400) et surtout dans le Monde (environ 16000 espèces) !
Les premiers travaux concernant les papillons ornais remontent au milieu du XIXe siècle. Mais c’est un travail assez récent qui a mis à jour nos connaissances sur le sujet. Il s’agit d’un ouvrage collectif de l’Association faune et flore de l’Orne, coordonné par François Radigue et illustré par Yves Doux, L’atlas des papillons de l’Orne, paru en 2016 aux éditions du Tilleul.
Cet atlas, c’est donc un ouvrage de référence pour notre département ?
Oui, c’est un peu la bible du lépidoptériste ornais. Pour chaque espèce, nous avons une représentation : un dessin aquarellé très précis de la femelle et du mâle (parce qu’il existe un important dimorphisme sexuel chez les papillons), une carte de répartition à l’échelle de la commune avec des explications concernant celle-ci. Et puis la description du papillon, de son habitat, des plantes dont il se nourrit, de sa biologie et de son comportement, mais aussi de son statut (autrement dit une indication sur le fait qu’il soit commun, rare ou très rare) et éventuellement sur les mesures de protection qui le concerne.
Aux premiers abords, le grand public a l’impression de connaître assez bien les papillons. Pourquoi fallait-il donc un ouvrage si scientifique ?
Et bien quelques exemples parleront d’eux même. Parce qu’il n’existe finalement que peu de papillons que l’on puisse facilement identifier sans trop les connaître : l’Aurore, le Paon-du-jour, le Robert-le-Diable, le Demi-deuil ou encore le Vulcain sont des papillons inconfondables. Mais ce n’est pas le cas de tous :
prenez le Citron, ce papillon un peu jaune fluo, il faut savoir que la femelle n’est pas de la même couleur. Elle est blanche, et des papillons blancs, il en existe d’autres ! Le Gazé par exemple qui se démarque tout de même avec des veines noires sur les ailes, mais ça devient plus compliqué du côté des piérides : celles du chou, du navet ou de la rave !
si l’on évoque le Myrtyl, un papillon qui s’observe en très grand nombre, lorsqu’il a les ailes repliées, peu de choses le distingue de l’Amaryllis, si ce n’est qu’il n’a qu’un seul petit point dans son ocelle noire, là où le second en a deux. C’est la même pour le Satyre (dont la femelle se nomme différement, on l’appelle la Mégère) et le Némusien (dont la femelle s’appelle aussi différemment, à savoir l’Ariane)
Effectivement ça se complique un peu votre affaire !
Et je pourrais encore longtemps multiplier les exemples. Pour distinguer l’Hespérie de la Houque de celle du Dactyle, c’est de le dessous des antennes qui sont de couleurs différentes. Le Souci, lui ressemble à s’y méprendre au Fluoré et au Souffré.
Mais la famille qui reste sûrement la plus compliquée, ce sont les lycènes de la sous-famille dLes méloés
24 janvier 2024Dans la chronique nature de l’Association faune et flore de l’Orne, nous allons à nouveau parler d’insectes en compagnie de Matthieu Le Goïc et aborder aujourd’hui une famille de coléoptères surprenante, les inconnus. Mais comment en parler alors ?
Effectivement, curieux ce nom ! Les inconnus. En fait, il s’agit d’une des formes vernaculaires avec laquelle on nomme les méloés, des insectes de l’ordre des coléoptères et de la famille des méloïdés. C’est Jean-Henri Fabre qui fut le premier a popularisé cet insecte en France : il y consacre deux articles dans ses célèbres souvenirs entomologiques publiés de 1879 à 1907. Il les décrit ainsi :
« Pour parler des méloés, disgracieux scarabées, à lourde bedaine, dont les élytres mous baillent largement sur le dos comme les basques d’un habit trop étroit pour la corpulence de celui qui le porte. Déplaisant de coloration, le noir où parfois se marie le bleu, plus déplaisant encore de formes et d’allures, l’insecte, par son dégoûtant système de défense, ajoute à la répugnance qu’il nous inspire. S’il se juge en danger, le méloé a recours à des hémorragies spontanées. De ses articulations suinte un liquide jaunâtre, huileux, qui tache et empuantit les doigts. Les Anglais, pour rappeler ces hémorragies huileuses de l’insecte en défense, appellent le méloé Oil beetle, le scarabée à huile. Ce coléoptère serait donc sans grand intérêt si ce n’était ses métamorphoses et les pérégrinations de sa larve. Sous leur première forme, les méloés sont des parasites des anthophores ; l’animalcule, tel qu’il sort de l’œuf, se fait porter dans la cellule par l’hyménoptère dont les provisions doivent le nourrir… »
Le portrait n’est pas très élogieux ! Pourquoi donc s’y intéresser ?
Probablement parce que les méloés sont des insectes qui sortent un peu de l’ordinaire. N’est pas Méloé qui veut, aussi je vous propose de commencer cette chronique en évoquant ses particularités.
Tout d’abord, il s’agit de cleptoparasites (des insectes un peu voleurs donc, comme le laisse à penser la racine grecque du mot). Ce processus mérite d’être expliqué : après leur éclosion, les larves des méloés gagnent le cœur d’une fleur, souvent une ficaire ou une pâquerettes, des petites fleurs jaune assez commune des allées forestières et des talus. On nomme ces larves, qui mesurent seulement quelques millimètres, les triongulins en raison de trois griffes qui sont présentes à l’extrémité de leurs pattes. Historiquement, ils ont d’ailleurs été décrits comme des espèces spécifiques avant que la vérité ne soit rétablie et que l’on comprenne qu’il s’agissait de la larve de cet insecte.
Dans le courant du mois de mai, on peut les observer par plusieurs dizaines sur une même fleur !
Qu’y font-ils ? Se nourrissent-ils de cette fleur ?
Non, en fait ils patientent, au besoin, des jours durant. Ils attendent que l’insecte qu’ils vont parasiter vienne butiner cette fleur. Et dès que l’occasion se présente, ils s’y agrippent. Dans l’idéal, cet insecte doit être un hyménoptère, une abeille sauvage, dans la mesure du possible du genre Andrena. Et nécessairement une femelle !
Bien des triongulins ne parviendront pas à réunir toutes ces opportunités et en conséquence, ne connaîtront jamais l’âge adulte. Mais pour ceux qui y parviennent, commence alors un long voyage !
Incroyable cette histoire, voilà donc nos larves de méloés accrochés sur le dos d’une abeille. Mais pour aller où ?
Et bien, la suite de l’histoire se déroule dans l’obscurité du terrier creusé par cette abeille sauvage. Arrivé dans son nid, le triongulain va s’y cacher alors que l’abeille elle va poursuivre son travail : stocker de la nourriture pour sa progéniture, pondre un œuf et refermer la cellule dans laquelle elle l’a déposé.
La larve de méloé dispose ainsi de tout ce qu’il lui faut pour se développer, elle va manger l’œuf puis continuer son propre développement larvaire en consommant le reste des réserves déposées par l’abeille.
Voilà qui ne redore pas le blasoLes mécoptères dans l'Orne : mouches-scorpions et puces des neiges.
17 janvier 2024Mécoptères, mécoptères, est-ce que j’ai une gueule de mécoptères ?
Et bien non, force est de le constater, pour le coup, qu’aucun autre insecte ne leur ressemble. Les mécoptères sont un ordre d’insectes à part entière : au même titre que les lépidoptères (les papillons), les diptères (les mouches) ou les hyménoptères (les abeilles, les bourdons et autres
guêpes).
Chez les insectes, on compte en tout une trentaine d’ordres différents que je serai probablement amené à vous présenter dans de futures chroniques.
Les mécoptères sont donc l’un d’eux. En Europe, ils sont représentés par trois familles mais dans notre département de l’Orne, seulement deux sont présentes : l’une d’elle est représentée par quelques espèces de mouches-scorpions, l’autre par la puce des neiges.Les coccinelles, tout un monde !
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