Textiles, matériels de ski : ces déchets qui pèsent lourd dans la balance écologique
Chaque année, la France produit 510 millions de tonnes de déchets. Si certains sont triés, valorisés, leur impact environnemental est loin d’être anodin. Depuis 1998, la société de l’économie sociale et solidaire, Tri-Vallées, se débat, en Savoie, pour un avenir plus vert de nos poubelles.
La fast fashion, le fléau du XXIe siècle
Parmi les déchets qui s’empilent dans les bennes de la société d’insertion Tri-Vallées, des vêtements, par milliers. “Quand je suis arrivé il y a 20 ans, on fermait des friperies” raconte Gauthier Mestrallet, le responsable de l’entreprise. “Pourquoi ? Parce que le textile chinois neuf arrivait moins cher que dans nos friperies”. Si depuis, ces boutiques de seconde main ont trouvé un nouveau souffle, la fast fashion semble encore avoir de belles années devant elle. “C’est là où on essaye d’intervenir et de montrer que plus on prolonge la vie d’un vêtement, meilleur c’est pour la planète”.
Pour permettre, notamment aux plus jeunes d’entre nous, de se confronter à ce constat, Tri Vallées reçoit régulièrement des écoles dans ses usines. “Notre pouvoir à nous, en tant qu’entreprise (...) c’est de pouvoir montrer ce qu’on fait aux jeunes de nos bassins, parce qu’on intervient en Savoie, Haute-Savoie et en Isère” détaille Gauthier Mestrallet. “Pour leur montrer que tout ce qu’ils achètent un jour ça va devenir un déchet et ce qu’on en fait ! C’est important, je crois, qu’ils voient les volumes pour voir comment ils peuvent agir, eux, pour réduire ces volumes”.
Pour parfaire cette pratique, le responsable de Tri-Vallées aimerait aussi voir se développer des sociétés de valorisation à proximité : pour l’heure, une fois triés, les vêtements sont souvent envoyés en Afrique ou en Europe de l’Est, dans l’espoir, parfois vain, de trouver un second souffle. Parallèlement, les parlementaires examinent, en ce moment-même, un projet de loi visant à encadrer "la mode jetable", la vente et la promotion de vêtements à petits prix, de mauvaises qualités et polluants.
Dans les Alpes, la seconde vie du ski, un enjeu d’avenir
Sur les sites de Tri Vallées, les 78 équivalents temps plein en insertion, tentent également de donner une deuxième vie aux matériels de sport. Mais à la fin de la saison hivernale, à l’heure où les paires de vieux skis arrivent par centaines, le constat est parfois amer. “Le ski, il est conçu pour être solide et avoir des super propriétés mécaniques qui s’adaptent à tout type de skieur et de fait, tout est collé, imbriqué et le recyclage est compliqué” explique Gauthier Mestrallet. “Ce qu’on arrive à faire de mieux, c’est retirer la partie ferraille, la partie non-ferreux et le reste on en fait un combustible (...) c’est pas mal, mais ce n'est pas top”.
Dans les faits, beaucoup de paires sont, encore aujourd'hui, condamnées à l’enfouissement. Aujourd’hui, les chercheurs sont de plus en plus nombreux à plancher sur l’éco-conception des skis pour un tri facilité et une meilleure valorisation. “Dans notre filière “article de sport et loisirs”, sur nos départements, c’est 30 % des skis” termine le responsable de Tri-Vallées. “Mais faire quelque chose d’intelligent avec les skis, c’est compliqué".
L’actu en bref
- Le temple protestant de Chamonix vient d’achever son chantier de rénovation : un chantier qui se veut écologique !
- Les cours d’eau des Pays de Savoie surveillés par les pêcheurs, le débit pourrait être amené à grandement baisser cette année encore.
Une émission qui sensibilise le grand public aux enjeux environnementaux. Tous les samedis, Violaine Rey raconte comment l’écologie prend corps sur notre territoire des pays de Savoie. L’approche, dans la lignée de l’encyclique Laudato Si’, implique le choix d’interlocuteurs divers : militants, acteurs politiques, économiques et éducatifs, scientifiques...
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