Le film de la semaine : "Un métier sérieux", une comédie, mais pas que

Thomas Lilti, vous le connaissez, c’est cet ancien médecin assez rapidement devenu cinéaste, sa véritable passion. Il a réalisé le film Hippocrate, décliné en série ensuite. Il a signé 2 autres films qui se passaient dans l’univers médical : Médecin de Campagne et Première année, sur le difficile et très sélectif concours des étudiants en médecine.

Un nouvel univers : le métier d'enseignant

Si vous vous êtes toujours demandé comment ça se passait dans la salle des profs de votre lycée, ce film est fait pour vous. On suit sur une année scolaire un groupe d’enseignants, avec tout ce qui fait leurs joies, leurs peines, l’entraide quand il faut, mais aussi les vannes et les boutades à la cantine. Le film est souvent très drôle et il a réuni pour cela une pléiade d’acteurs formidables qui s’amusent à camper cette galerie de portraits savoureux !

Vincent Lacoste et François Cluzet à l'affiche

Vincent Lacoste incarne le bien-nommé Benjamin, le plus jeune de tous, qui fait sa 1ère rentrée, en parallèle il finit sa thèse de mathématiques, il joue le rôle du candide et il est pris pour un surveillant au début !

François Cluzet joue le vieux prof usé, qui aime profondément son métier et qui craint surtout d’ennuyer ses élèves. Louise Bourgoin incarne l’enseignante austère-à-lunettes mais qui en réalité manque cruellement d’autorité, et Adèle Exarchopoulos, en prof jeune, sympa et charismatique, comme on rêve d’en avoir !

Une comédie... mais pas que

Il sait nous faire rire du quotidien, une manière de ne pas oublier que le cinéma est avant tout un art du divertissement. Mais comme son titre l’indique, Thomas Lilti traite son sujet avec « sérieux ». Et on peut se demander si ce n’est pas aussi de lui-même dont il nous parle et de son métier de cinéaste. 

Il est un des rares réalisateurs qui met le monde du travail et la vie professionnelle au centre de ses films (à la manière du duo Nakache/Toledano aussi). On le sent en empathie avec son sujet, avec cet univers dont il est aussi issu: sa mère était professeur de français. Ce qui l’intéresse, c’est la question de la vocation, des relations avec les élèves, le rôle central que les enseignants ont dans la société à travers l’éducation des jeunes. 

On est ici dans un lycée banal, ni élitiste ni « à problèmes ». Ce n’est pas un film politique. Lilti ne cherche pas à dénoncer quoi que ce soit. Mais il est ancré dans une réalité très actuelle et il n’élude pas les problèmes endémiques de l’Education nationale, le manque de moyens, l’absence de formation à la pédagogie. 

Comme souvent dans les films-choral, les personnages peuvent être un peu inégaux. Et le scénario, par moments, est une succession de situations qui cherche à lister tous les cas de figures.  Mais le film vaut par la dynamique de la troupe, par sa bienveillance, sa sincérité et par son amour du métier. Il y croit et il donne encore envie d’y croire !

LE FILM DE THOMAS LILTI « UN METIER SÉRIEUX » SORT MERCREDI 13 SEPTEMBRE EN SALLES