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RCF "Athées et agnostiques sont en recherche spirituelle", un préjugé récurrent

"Athées et agnostiques sont en recherche spirituelle", un préjugé récurrent

Un article rédigé par Anne Plouy - RCF, le 22 avril 2024  -  Modifié le 22 avril 2024
Démêlez avant de juger ! En finir avec le préjugé : athées et agnostiques sont en recherche spirituelle

Les personnes athées et les personnes agnostiques sont en recherche spirituelle. Ce préjugé a l'air inoffensif parce qu'on le considère presque comme positif. Pourtant, décryptons le vrai du faux.

Anne Plouy. © RCF Anne Plouy. © RCF

Être athée veut dire croire que Dieu n’existe pas. Être agnostique veut dire ne pas avoir la connaissance pour se prononcer sur l’existence d’un Dieu ou d’une entité supérieure. Et les croyants croient qu'ils sont en recherche spirituelle. Quand on parle de recherche spirituelle, on parle généralement de recherche de rattachement religieux, de rattachement à une religion reconnue.

Comme d’habitude, ce préjugé vient d’une diversité de sources. Je l’ai parfois entendu chez des croyants et croyantes, comme une certitude que c’est quelque chose qui va passer, une incompréhension de comment il est possible de vivre sans avoir Dieu à ses côtés. Cela peut être également une projection des doutes que chaque croyant a, en se disant que si les croyants et croyantes en ont alors forcément si les athées ont des doutes alors ils doivent se demander si Dieu existe.

L'impact d'un préjugé, même positif 

Comme toutes convictions religieuses ou spirituelles, mettre un groupe dans une case ne fonctionne pas et n’est jamais proche de la réalité. Et c’est encore plus vrai pour l’athéisme et l’agnosticisme. Par définition, ils ne répondent à aucun dogme ou règles communes.

Qu'il positif ou négatif, le premier impact d’un préjugé est de projeter sur une personne nos propres perceptions de qui elle est avant de lui laisser la place d’être elle-même. Ils peuvent également restreindre notre capacité à apprécier pleinement la complexité et l'unicité de chacun. Et ça, si on veut construire une relation interpersonnelle, ce n’est pas possible. Et si on ne veut pas construire de relation interpersonnelle c’est encore pire car la méconnaissance de l’autre fait qu’en cas de tension, on peut très vite passer à des préjugés négatifs.

Ensuite, il n’y a pas de discriminations qui découlent de ce préjugé mais quand même une perception erronée, paternaliste, du cœur de l’autre. Estimer qu’ils et elles sont en recherche, c’est estimer qu’ils n’ont pas encore trouvé le chemin, c’est poser un jugement sur leur moralité, leur compas spirituel. Un préjugé nous empêche toujours de voir le monde le plus proche possible de ce qu’il est.

Comme chaque lundi, rappelons-nous de l’importance de la rigueur intellectuelle qui nous permet de ne pas se laisser dépasser par nos idées préconçues pour toujours tendre à créer l’unité grâce à nos diversités.

Visages Victor Grezes, un athée au contact des croyants
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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Démêlez avant de juger !

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