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La question des parents : comment réagir quand ils sont insupportables ?
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La question des parents : comment réagir quand ils sont insupportables ?

Un article rédigé par Vincent Belotti - RCF, le 10 avril 2024  -  Modifié le 10 avril 2024
Tu me remercieras plus tard La question des parents : comment réagir quand ils sont insupportables ?

"Moi, quand ma mère me demande quelque chose que je ne veux pas faire, je vais dans ma chambre, je jette mes oreillers par terre et je casse des choses !" Cette colère et frustration, Ludivine* n’est pas la seule à la ressentir. Quelles solutions pour retrouver un cadre plus apaisé quand l’enfant refuse d’obéir ? Testez la méthode en cinq points de Céline Syritellis, coach parental  et auteure de « 35 lignes de conduite pour changer les comportements difficiles de nos enfants » publié chez Marabout.

©Pixabay ©Pixabay

 


1/ Décrypter ce qui se cache derrière son comportement : quelles sont les raisons qui ont amené l'enfant à adopter cette réaction peu appropriée ou non autorisée ? C’est ce que Céline Syritellis appelle "passer sous la surface de l’eau." Ainsi, l’enfant qui refuse d’aller à la douche, "C’est peut-être parce qu’on l’a arrêté dans son jeu ou tout simplement qu’il a peur d’avoir de l’eau dans les oreilles", un enfant qui rejette son assiette, c’est parce qu’il cherche à dire "je n’ai plus faim" ou "Je n’aime pas ça." Comprendre ces motivations et les émotions qui en découlent, explique la coach parental, "c’est déjà connaitre les leviers à actionner pour résoudre une situation difficile."

2/ Poursuivre un objectif "vertueux" : Le but n'est pas seulement de vouloir stopper le comportement difficile "Mais aider son enfant à apprivoiser petit à petit et jour après jour les frustrations qui ne manqueront pas de se produire." souligne Céline Syritellis. Il ne s'agit pas non plus d’attendre que ça passe, de ne plus rien contrôler ou de céder, mais d'adopter "une  posture qui dit : je t’aime, je sais que tu es capable et je vais t’apprendre comment tu peux faire pour te sentir bien avec toi-même et les autres ». Et de rappeler dans son livre, qu' avec les premières réussites "grandiront la confiance et l’estime de soi, une meilleure adhésion aux règles et davantage de coopération."

 

L'enfant n'est pas une télécommande !

3/ Préparer le terrain : tout ne se joue pas à chaud. On peut anticiper par des jeux, des questions ("bonne ou mauvaise idée de faire ça") ou des règles claires, une situation qui pose problème. Exemple d’un enfant qui ne tient pas en place dans la rue et lâche la main pour courir partout.  "Avant la sortie, on peut choisir ensemble un code « Stop » pour un arrêt immédiat" et s’entrainer dans une rue déserte ou en bloquant par moment la musique dans le salon comme pour le jeu des "chaises musicales".

4/ A chaud : tenir le cap. Malgré toute cette préparation, l’enfant ne respecte pas les consignes, continue à sauter sur le canapé, traine pour s’habiller ou râle pour aller au lit. Pas de surprise : "L’enfant n’est pas une télécommande" où il suffirait d’appuyer sur un bouton pour changer de programme. Dans ces cas, intervenir physiquement s’il y a un risque, rediriger le comportement de l’enfant, en verbalisant ces émotions ( "je vois que tu n’es pas d’accord, tu as peur, tu t’ennuies"), proposer des alternatives dans un cadre choisi par les parents (pas de trampoline dans le salon, mais un jeu de ballon à l’extérieur) tout en rappelant les règles de départ. 

5/ A froid : débriefer. Si le comportement n’a pas posé trop de difficultés, valoriser ces premiers succès "Bravo, tu as parfaitement réussi ce défi !", verbaliser les efforts fournis "Tu a su dompter la bougeotte pendant les repas.", exprimer sa reconnaissance et partager les bienfaits du comportement : "On va pouvoir recommencer à utiliser la trottinette sur le chemin de l’école. c’est une bonne nouvelle, toi qui aimes tant ça !".

Et si ça n’a pas suffi ? Ne pas se décourager. Continuer à mettre des mots sur la situation et paradoxalement, ne pas cesser d’encourager l’enfant : "C’est très difficile d’arrêter une activité agréable. Mais en grandissant, on apprend comment arrêter les choses qui nous plaisent parce qu’on sait qu’il y aura d’autres occasions. Tu vas y arriver progressivement."

 

Choisir sa bataille

Reste qu’adopter une ligne de conduite, cela demande beaucoup d’énergie et de patience. Pas sûr qu’en rentrant après une journée de travail épuisante avec des enfants souvent à la limite de l’implosion, on puisse garder son calme sans crier et recourir aux punitions. D’où l’ultime conseil de Céline Syritellis : "Choisissez votre bataille, le comportement qui vous affecte le plus. Ce livre, ce n'est pas tout ce qu’il faut faire pour être un bon parent. Regardez le chapitre qui vous intéresse et attendez le problème suivant avant de vous mettre la pression et des injonctions supplémentaires !" 

*Prénom d'emprunt

Dans cette émission : Décryptage de deux situations "à risques": quoi faire quand  l'enfant qui ne tient pas en place dans la rue et quand il  ne veut plus descendre de manège.

 


Pour aller plus loin :

"Ca ne peut plus durer: 35 lignes de conduite pour changer les comportements difficiles de nos enfants" de Céline Syritellis. Editions Marabout 2024. Un guide en trois parties "quand les parents disent non", "quand c'est l'enfant qui dit non" et "quand l'enfant vit des émotions intenses". A chaque situation, une analyse de ce qui se joue   et des solutions concrètes pour accompagner.

Céline Syritellis à retrouver sur Instagram et sur www.paizi.fr
 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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