Accueil
RCF La question des parents : Comment cultiver la générosité chez nos enfants ?

La question des parents : Comment cultiver la générosité chez nos enfants ?

Un article rédigé par Vincent Belotti - RCF, le 21 novembre 2023  -  Modifié le 22 novembre 2023
Tu me remercieras plus tard La question des parents : Comment cultiver la générosité chez nos enfants ?

La générosité. C'est une vertu. Mais est-elle naturelle chez l'enfant ? Comment ce sentiment évolue-t-il et comment le favoriser au quotidien ? Des pistes avec Marie-Line Stenger, thérapeute enfants et adolescents, et la participation de Chloé Laudereau, responsable de L'École de la Philanthropie, qui intervient dans les écoles primaires.

©Pixabay ©Pixabay

"Moi, je veux bien prêter mes affaires, mais à quelqu’un en qui j’ai confiance. Moi, ça me rend heureuse de donner. Mais je ne sais pas comment l’expliquer !" La générosité, un sentiment complexe pour Hugo, 8 ans et sa petite camarade Lucille. Des clés pour mieux comprendre, avec une spécialiste,  généreuse en explications !


Ca veut dire quoi être généreux ?


 D'après le dictionnaire la générosité c'est "la qualité qui élève l’homme au-dessus de lui-même et qui le dispose à sacrifier son intérêt personnel, à celui des autres." Une vertu naturelle chez le tout-petit pour Marie-Line Stenger, thérapeute et conférencière. "Ils font spontanément des petits cadeaux, offrent des dessins, rendent de menus services." Par contre, pas toujours facile de partager ses propres jouets, quitte à les arracher des mains du voisin ! Le fameux "c’est à moi et pas à toi".

Une attitude qui traduit "le sentiment d’exister", souligne la psychothérapeute, mais qu’on peut cadrer pour éviter les disputes. "Par exemple, instaurer une boîte d’objets qui ne se prêtent pas pour l’instant. Ou encore trouver avec l’enfant une solution pour que tous les deux soient satisfaits, comme donner un autre jouet à la place ou s’en servir chacun à son tour." En tout cas, ne pas forcer l’enfant à partager, ce qu’il fera à contrecœur et sera source de vengeance. "Il vaut mieux lui faire découvrir la joie de prêter" estime l’ex-enseignante.

 

Des hormones du bonheur !

Car la générosité, ça fait du bien, pour les autres, mais aussi pour soi. Ce qu’ont démontré les neurosciences. "Quand on donne en sachant que cela rendra l’autre heureux, on reçoit des endorphines, des hormones du bonheur", rappelle Marie-Line Stenger. Propos confirmé par Lucille, ravie à chaque fois de "partager son goûter avec son petit frère".

Mais donner, ça peut aussi être de son temps, en rendant service à la maison. Comment ? "On peut simplement poser la question, suggère la thérapeute : les parents apportent un toit et la nourriture. Et vous, quelle mission pouvez-vous faire pour aider au sein de la famille ?" 

Une générosité qui doit être accompagnée, notamment quand l’enfant a du mal à se séparer de jouets qui ne lui servent plus mais dont il reste attaché. "On peut alors remercier le nounours qui a bercé l’enfance et déclarer qu’il aura une seconde vie heureuse auprès d’un autre. Le maître mot, comme dans tout, c’est la communication. Dire ce que l’on ressent et l’importance de nommer."

 

Une école de la Philanthropie

Quelles autres pistes pour encourager cette générosité ? Aller voir des films inspirants, comme le récent "Abbé Pierre" de Frédéric Teillier ou d’autres plus adaptés à un jeune public. "Mes préférés sont Amélie Poulain et surtout Le Grinch, cet ermite grognon qui finit par redécouvrir la joie de rendre heureux grâce à une petite fille !" confie en souriant la thérapeute. Pas besoin non plus de super-héros. "Une mamie qui prépare des cookies pour ses petits-enfants pourra aussi bien servir de modèle !" 

Des parents qui restent cependant en première ligne pour montrer l’exemple. Donner à des associations ou s’engager comme bénévoles, à condition que ce soit spontané, pas "pour des raisons fiscales" ou trop s’investir au détriment de leur enfant.

Une générosité qui peut aussi s’apprendre en classe, grâce à "L’école de la philanthropie" soutenue par la Fondation Edmond de Rothschild et la Fondation de France. "C’est un programme qui s’inscrit sur une année scolaire, en CM1ou CM2 et qui permet aux élèves de se mobiliser concrètement  pour une association venue présenter ses actions", précise sa responsable Chloé Laudereau. Une façon de montrer à l’enfant que comme le petit Colibri de Pierre Rhabi apportant sa goutte d’eau pour éteindre un incendie, il peut aussi s’engager à son niveau pour un monde meilleur… et plus généreux !

 


Pour aller plus loin : 

- "Pour aller de l’inquiétude à la quiétude", de Marie-Line Stenger, Hello éditions, 2023

> Découvrir L'École de la Philanthropie

 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Tu me remercieras plus tard

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don