Conseil régional des jeunes : une éducation à la démocratie

Pour eux le CRJ (conseil régional des jeunes), c’est fini. Alexis Gehan et Clara Pannetier faisaient partie de la deuxième promotion de cet organe régional. Samedi 14 octobre 2023, leurs successeurs de la promotion numéro trois ont débuté leur bénévolat. 

Car oui, pour faire partie du CRJ, il n’est pas question de mandat. Il n’y a pas d’élection, pas de campagne électorale, pas de programme non plus. 

Le CRJ c’est quoi ? 

Alexis Gehan a 19 ans. Originaire de Lisieux, il est en CAP ébénisterie à la suite d'un bac pro technicien menuisier. Son ancienne camarade de CRJ est elle aussi calvadosienne.
Clara Pannetier avait 16 ans au début de son bénévolat pour la Région Normandie. L’étudiante en droit, majeure aujourd’hui, précise :

Pour devenir conseillère régional des jeunes de Normandie, il faut avoir entre 15 et 25 ans. On candidate sur une plateforme en ligne, puis il y a un tirage au sort. Au total 40 jeunes issus des cinq départements normands sont sélectionnés, sur la base d’un dossier, avec parité hommes-femmes. 

Deux années de bénévolat s'ensuivent avec des réunions une fois tous les deux mois. Cette instance est consultative, elle ne décide pas, mais elle peut être consultée par le conseil régional pour des sujets ayant attrait à la jeunesse.

Surtout, cela consiste à « réfléchir à des projets en faveur des jeunes, avec à la clef, plusieurs projets soumis en assemblée plénière au conseil régional »,  ajoute Clara. 

3 groupes de travail pour 3 projets

Les 3 projets de la promotion 2 ont été adoptés en juin 2023 par la Région. Bingo ! Ne reste plus qu’au conseil régional de les mener à bien. Une concrétisation qui devrait pointer le bout de son année à partir de 2024.

Les 3 projets :

• Des stages pour sensibiliser et accompagner les jeunes à agir pour la transition écologique au travers de gestes simples
• Des villages de la vie étudiante pour favoriser les premiers pas des jeunes normands dans leur nouvelle vie d’étudiant
• Un dispositif d’accès aux pratiques artistiques destiné prioritairement aux jeunes les plus éloignés

" De la politique différemment "

Pour Alexis, ces deux années ont été un tremplin personnel. Lui comme Clara avaient déjà eu une expérience dans la vie politique, tous les deux conseillers municipaux des jeunes dans leur ville d’origine. 

A cela s'est ajoutée une expérience de la démocratie à l’échelle régionale pour Alexis :

Il faut apprendre à lâcher du lest. On arrive avec une idée qu’on pense être la bonne. Au final, peut-être que seulement 30% de ton idée sera retenue. Mais c’est ça qui est intéressant. Les débats font la force. C’est un bel apprentissage. 

Une façon d’aborder la politique, mais sans jamais sombrer dans la cacophonie de certains aînés à l’Assemblée nationale. “On fait de la politique, mais différemment”, souligne Clara. 

L’étudiante en droit va désormais poursuivre sa licence, avec l’envie de s’engager pour une association. Le futur ébéniste quant à lui, encarté entre temps auprès d’un parti politique, participe au programme “Entreprendre pour apprendre” (dispositif à destination des jeunes qui amène à créer une réelle mini-entreprise).

A la question “pourriez-vous devenir élu un jour ?”, une même réponse : “pourquoi pas”.